57% des Français(es) veulent s’engager dans un job qui répond aux enjeux environnementaux. Alors, comment décrocher le fameux poste qui permettra de concilier vos engagements et votre vie professionnelle ?
Découvrez le parcours inspirant d’Aline, Data Analyst chez Patagonia. D’abord ingénieure agronome, puis bénévole à la Croix-Rouge en passant par une expérience en startup, elle vous racontera comment elle a fini par décrocher le job de ses rêves et vous donnera de précieux conseils pour arriver à votre objectif.
Qui es-tu ?
Je m’appelle Aline, je suis Belge et je vis aux Pays-Bas. Je vais vous expliquer mon parcours et ce que je fais chez Patagonia !
Quel était ton parcours à l’origine ?
J’ai une formation scientifique : un master de bio-ingénieure, à la suite duquel j’ai commencé un doctorat en télédétection. J’utilisais des données satellites pour visualiser des champs de pommes de terre et de maïs… J’étais dans l’agriculture, c’est très différent de ce que je fais maintenant.
J’ai déménagé aux Pays-Bas pour des raisons familiales, avec pour objectif d’écrire ma thèse, mais je me suis rendue compte que je ne voulais pas être chercheuse. Je n’aimais pas écrire mais plutôt jouer avec les données, les visualiser, les mettre en graphiques, les présenter… c’est là que j’ai décidé de me réorienter et me spécialiser en visualisation de données.
Comment t’es-tu lancée dans cette transition ?
J’adorais faire des graphiques et je voulais faire ça toute la journée, mais je ne savais pas que c’était un métier à part entière.
J’ai commencé en faisant des MOOC pour me donner des pistes sur ces métiers, et c’est comme ça que j’ai découvert le logiciel Tableau. Je me suis donc lancée en apprenant par moi-même, via les MOOC (CodeAcademy, DataCamp, Coursera).
Sur Twitter, j’ai trouvé une communauté d’utilisateurs de Tableau qui m’a permis de découvrir un social data project : Makeover Monday. Chaque dimanche, un nouveau jeu de données était mis à disposition et on devait en faire une visualisation avec Tableau. J’ai beaucoup appris grâce à ça, et, surtout, je me suis construit un portfolio solide sur Tableau Public. Il m’a servi longtemps, jusqu’à mes entretiens pour Patagonia ! J’ai fait des graphiques sur tellement de sujets qu’il y en a toujours un qui marquait les lecteurs de mon CV : le Street Art, David Bowie, le sport, mes lectures…
Quel a été ta première “vraie” expérience dans la data ?
J’ai commencé en tant que bénévole à la Croix-Rouge, en tant que cartographe, puis en visualisation de données. J’ai ensuite eu un premier “vrai emploi” chez The Information Lab en tant que Consultante Tableau/Alteryx, puis dans une startup en tant que Data Visualisation Specialist. Cette expérience coïncidait davantage avec mes valeurs puisque la mission de cette organisation était d’utiliser l’IA pour detecter la fraude et le blanchiment d’argent.
Que tires-tu de ces deux expériences ?
En tant que consultante, j’ai travaillé sur des projets très variés et ça a été très enrichissant, tant sur l’aspect personnel que sur mon CV. En plus, avec des missions entre 6 mois ou quelques jours, on se développe un bon réseau. Cela m’a également permis de savoir ce que j’aimais : j’ai travaillé avec beaucoup de sociétés dont les valeurs ne me correspondaient pas, et c’est ce qui était le plus dur pour moi. Le jour où j’ai eu un petit projet avec Greenpeace, j’ai été très heureuse !
Au sein d’une startup de deux ans, avec même pas 20 collaborateurs, il y avait tout à faire d’un point de vue visualisation des données. J’ai tout commencé de zéro, avec Tableau, c’était très challengeant mais j’avais beaucoup de libertés. J’ai aussi beaucoup appris en travaillant avec les data engineers.
Et aujourd’hui, quel est ton rôle chez Patagonia ?
Je suis Data Analyst au sein de l’équipe Analytics and Insights, dans laquelle nous sommes quatre. On est un peu au centre du bureau puisqu’on s’occupe de plusieurs projets, tous différents les uns des autres, mais toujours dans l’analyse et la visualisation de données pour aider les équipes internes.
Peux-tu nous donner des exemples de projets sur lesquels tu travailles ?
Quand vous achetez un produit chez Patagonia, vous avez l’opportunité de le retourner et de le faire réparer gratuitement. Il y a donc un département “Repair” chez Patagonia, et c’est un gros poste pour l’entreprise. Ce système de réparation fonctionne notamment à travers un formulaire en ligne où les personnes expliquent quel produit elles souhaitent faire réparer, quel est le problème sur le produit en question, etc.
Ce pôle, bien qu’il ne rapporte pas d’argent à Patagonia, manquait de vision : beaucoup de questions se posaient, pour des données quasi inexistantes. L’un de mes projets a donc été de collecter les données derrière ces formulaires, plus de 20 tables, de trouver les clés pour les joindre avec Snowflake et SQL. L’objectif du projet était d’obtenir un dataset propre, pour faire un rapport répondant aux questions de l’équipe Repair, par exemple: quels produits a été le plus réparé cette année ? Pour quelles raisons ?
Un autre exemple : la marque Patagonia est vendu dans d’autres magasins (Le Vieux Campeur, par exemple). Ces revendeurs découvrent et achètent en réalité nos collections 1 an à l’avance, à la suite de réunions organisées par l’équipe Wholesale. L’un des projets sur lequel j’ai collaboré était de récupérer les données du système de vente pour visualiser les prévisions d’achat et aider les Sales à se rendre compte de leur progression par rapport à leurs objectifs. Je ne suis jamais seule sur les projets, c’est toujours une collaboration avec les utilisateurs finaux et les data engineers.
Quels sont tes projets pour la suite ?
J’envisage de rester à mon poste, tout est encore tres nouveau pour moi. C’était vraiment mon dream job ! Si je devais changer, je resterais dans la data, peut-être plus dans les données liées à l’environnement.
Quels conseils donnerais-tu pour décrocher le job de ses rêves ?
Préparez au maximum vos entretiens, en vous renseignant sur la mission de l’entreprise. Pour avoir été recruteuse, je trouve laborieux de devoir absolument tout réexpliquer. Si vous êtes vraiment intéressé(e) par le poste, donnez vous au maximum sur les études de cas mais insistez pour la présenter plutôt que l’envoyer : cela donne une occasion de défendre son travail et d’expliquer son raisonnement.
Enfin, lorsque vous vous prenez de passion pour quelque chose de précis, parlez-en autour de vous. Les gens retiennent ce qui vous passionnent, et quand il y a une opportunité, parfois inattendue, elle est pour vous !
Merci Aline !