Que faisais-tu avant de rejoindre le bootcamp du Wagon ?
Avant Le Wagon, j’étais journaliste tech depuis 10 ans. Au cours de cette première partie de ma carrière, j’ai changé plusieurs fois d’entreprise et même si les projets sur lesquels je travaillais étaient intéressants, je m’ennuyais et je ressentais un peu la frustration de ne pas pouvoir « mettre les mains dans le cambouis ».
J’ai donc rejoint une startup le temps de faire ma transition et de me familiariser avec ce nouvel environnement de travail, très différent d’une rédaction de presse. Cela m'a donné le temps de réfléchir à mes options pour me réorienter.
C’est ce que j’aime particulièrement dans le développement web : on code pour créer un produit ou un service qui va être utilisé par des humains.
Après avoir travaillé en communication chez l'annonceur, en agence puis en freelance, j’ai commencé à faire un peu de développement front-end en me formant sur le tas et avec l’aide d’un directeur technique Ruby on Rails très pédagogue. Lui ayant partagé mon envie de devenir développeur, il m’a conseillé de faire Le Wagon. Il avait embauché deux alumni de la formation et trouvait qu’ils avaient de bonnes bases pour un premier emploi.
Pourquoi apprendre à coder quand on est journaliste ?
Le journalisme est un domaine à la fois en crise (baisse des ventes papier, difficultés à monétiser les éditions numériques) et engagé dans un processus d’innovation qui bouleverse beaucoup de choses, des contrats aux façons de travailler. Ce contexte a permis de faire émerger des startups intéressantes telles que Brut qui est une grosse réussite française. On a également vu émerger de nouveaux types de contenus comme les webdocs.
Quand je suis sorti d’école il y a 11 ans, j’avais dû suivre la spécialité « télévision » parce qu’il n’y avait pas encore de filière « numérique » en école de journalisme… Mais dans le cadre de mon premier emploi, on m’a demandé d’écrire, de faire de la vidéo, de combiner ces deux compétences pour créer dans de nouveaux formats et de participer à la diffusion des contenus sur les réseaux sociaux. Toutes compétences, on les apprenait en même temps qu’elles se développaient. Cela a poussé beaucoup de jeunes journalistes à se poser des questions sur ces nouveaux médias et a constitué un veritable terreau de créativité.
Les blogs, le data journalisme, les webdocs et les podcasts, impliquent tous à un moment une revalorisation de la technique, que ce soit pour la captation (prise de son / vidéo, montage, etc) ou la diffusion (pages web, cms, visualisations de data).
Je pense donc qu’il y a un lien assez clair entre la prise en mains de ces techniques et l'apprentissage du developpement full-stack, même si ce dernier nécessite des compétences plus avancées.
Après une phase de renforcement front-end, où j’ai fait du vanilla javascript dans une première entreprise puis du React dans une seconde, je rejoins en septembre une entreprise baptisée Cultur’in the City.
Bref, dans ces nouveaux espaces d’expression, assez enthousiasmants comparés aux difficultés qu’on peut rencontrer pour trouver du travail en rédaction, il y a cette idée que « si on savait, on pourrait faire nous-mêmes ». Je suis donc passé par les phases assez classiques des autodidactes, du blog over-blog au site joomla, puis drupal ou wordpress.
Alors que j’avais déjà du goût pour la technique - quelques sites html au lycée, un bac S, je me rendais compte de l’intérêt en terme d’usage : donner les moyens d’atteindre un but. C’est ce que j’aime particulièrement dans le développement web : on code pour créer un produit ou un service qui va être utilisé par des humains.
Que fais-tu aujourd'hui ?
Après une phase de renforcement front-end, où j’ai fait du vanilla javascript dans une première entreprise puis du React dans une seconde, je rejoins en septembre une entreprise baptisée Cultur’in the City, qui s’est donné pour mission de rendre plus accessible la culture (spectacle vivant, théâtre, concerts, musées) grâce à une plateforme basée sur Ruby on Rails.
Je les ai rejoint comme développeur front, en React, avec l’ambition de monter en compétences sur le back et de m’inscrire à plus long terme dans le projet.
Est-ce que tu t'attendais à devenir développeur en commençant la formation ?
Je ne savais pas si j’y parviendrais mais mon idée était clairement de me reconvertir en tant que développeur. Plutôt sur du front et si j’en étais capable plus sur du
full stack.
Qu'est-ce qui t'a séduit dans l'entreprise que tu as rejoint et réciproquement ?
C’est une entreprise ambitieuse, humble et simple. Les équipes sont très centrées sur l’humain, de ce que j’ai pu voir. Ils ont une mission qui est très intéressante, dans un domaine qui me plaît beaucoup : la culture. La vision est assez pragmatique : on ne parle pas de sauver le monde le matin au réveil, mais on essaie de mener à bien nos mission en se donnant les moyens d’y arriver et en gardant le plaisir de ce que l'on fait. J'ai beaucoup aimé le processus de recrutement qui m’a donné l’impression d’être apprécié pour mon profil, mon parcours et ma personnalité. Ils m'ont donc donné envie de les rejoindre.
De leur côté - meme si je peux difficilement parler pour eux - je pense qu’ils ont apprécié mon profil parce qu’il est atypique, comme beaucoup de reconvertis, mais également riche et porteur de sens. Même si on est junior en code, on peut passer par plusieurs expériences, connaître le monde de l’entreprise et apporter un autre point de vue. Les entreprises qui savent valoriser ces « soft skills » perçoivent ce type de profil comme une source de richesse aussi et j’ai l’impression que de plus en plus regardent les personnes qui changent de carrière d’un œil bienveillant.
Te sens-tu plus épanoui dans ce nouveau métier ?
Clairement : j’y trouve du sens, une facilité à trouver du travail qui permet de me concentrer sur mes objectifs personnels sans avoir à accepter n'importe quel poste. Ça me permet d’avoir une meilleure balance entre vie professionnelle et vie privée, de faire fonctionner mes neurones sur des problèmes passionnants et, paradoxalement, de trouver plus de temps pour écrire à côté.