Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
La moindre des choses serait déjà de dire que mon parcours n’est pas vraiment un long fleuve tranquille.
Comme beaucoup d’autres avant moi, sorti d'un bon lycée scientifique puis d'une bonne prépa Math Sup, j’ai obtenu le diplôme d'ingénieur Centralien sans maîtriser de vrais savoir-faire techniques. J’avais surtout appris à comprendre les expertises techniques d’autres qui savent faire, me retrouvant ainsi à développer des compétences de “faire-savoir".
Heureusement, j’ai pu pratiquer différents métiers classiques avant d’être rattrapé par le syndrome de l’imposteur…
Conduite de travaux sur un chantier en expat à Tanger, porteur du projet de start-up Windisplay pour planter des éoliennes brandées sur les parkings des zones commerciales, chargé d’études marketing pour une ligne de meubles haut de gamme, puis 3 ans en tant que cadre dans un grand groupe.
Alors, le jour des mes 28 ans, en quête de sens, j’ai tout plaqué, pris le sac à dos et suis parti à la rencontre de mon futur moi sur le chemin de Compostelle.
Le dernier jour en Galice, au bord de l’océan, était écrit au hasard d’une grosse pierre :
“This is not the end, it’s just a new beginning”.
En rentrant, hors de question de chercher un job vide de sens et de compétences. Et de toute façon, les trous dans le CV et le parcours sinueux commençaient déjà à faire peur, il y avait tellement de profils plus rassurants que le mien !
Pendant 3 ans, j’ai choisi de faire à nouveau des PowerPoint, mais en y mettant du sens, en cherchant à transmettre. J’ai décidé d’être prof de maths en banlieue à enchaîner les remplacements puis c’est là que l’aiguillage du Wagon s’est imposé.
Qu’est-ce qui t’a poussé à apprendre à coder et plus particulièrement au Wagon ?
En 2005, le jour de notre arrivée à Centrale Lille : mot d'accueil du parrain de promo.
En substance, il nous avait rassuré sur cette capacité à faire des carrières en grand groupe, de cadre.. Tant que le marché va bien !
Et cette phrase, qui m’avait parue tellement étrange à l’époque, s’est rappelée à mon bon souvenir, 10 ans plus tard :
“N’oubliez pas votre compétence technique. N’ayez jamais peur de remettre les mains dans le cambouis quand la facilité s’est dissipée. Un ingénieur qui perd sa compétence technique n’est vraiment utile que quand tout va bien”.
Après un temps de réflexion nécessaire, j’ai assez naturellement activé le plan Wagon. Je connaissais déjà la structure depuis longtemps grâce à Edward Schultz et Thomas Sertorio. Quitte à apprendre à coder, autant le faire là où je connaissais de bons exemples de réussite.
Tu as évolué dans des secteurs très différents les uns des autres. Comment valorises-tu les compétences acquises durant la formation et celles que tu avais déjà ?
Il fallait que j’apprenne à coder. Je voulais maîtriser cette base technique, cette base sur laquelle puisse se développer chaque autre compétence.
Le principal point commun entre toutes mes expériences professionnelles est l’envie d’apprendre, de découvrir des choses nouvelles, de se lancer dans de nouvelles aventures dès que la routine s’installe…
Et apprendre à coder, quelle aventure ! Quel univers de connaissances à aller chercher, de nouveaux métiers à comprendre, d’acteurs à rencontrer... Et ce plaisir de mériter cette casquette d’expert !
Et le gros plus du Wagon, de ce melting-pot de profils aux carrières déjà riches et variées, est d’apporter le web comme une solution à des problèmes d’acteurs qui ne sont pas techniques. Je me régale à comprendre un besoin, le reformuler, et faire comprendre à mon interlocuteur en quoi la solution web choisie répond à son problème, à son besoin, même latent !
Désormais tu es freelance et professeur pour le Wagon. Peux tu nous expliquer comment tu t’organises et pourquoi tu as décidé de travailler de cette façon ?
Même si j’avais envie de cette liberté du statut de freelance, en sortant du Wagon, je voulais surtout continuer à apprendre, étoffer à tout prix cette compétence sur laquelle j’avais commencé à investir. Tout en continuant à bosser sur
mariage-participatif.fr, notre projet de fin de batch (dont on a été le premier couple à bénéficier avec ma femme, un mariage participatif à 250 personnes), j’ai eu la chance d’intégrer Alpine Lab (
www.alpine-lab.com), une agence web experte en Ruby on Rails à Lyon. Trois autres développeurs senior et ultra compétents, qui cherchaient un junior à former et faire progresser.
J’ai travaillé pour Alpine Lab pendant plus de deux ans, dès le début sous un format de freelance. Au bout d’un an, acquérant de la confiance et de l’expertise, j’ai commencé à aider les élèves du Wagon pour la partie projet, comme “super TA”. Et j’ai pris goût à voir chacun avancer, débloquer ceux que je peux, réussir à expliquer une notion et comprendre que du coup je l’ai enfin vraiment comprise :)
De janvier à juillet 2020, j’ai accompagné comme prof les 8 élèves du batch à temps partiel, depuis le début de leur cursus, des premières méthodes Ruby jusqu’à leurs propres projets web… On a pu maintenir les cours en remote pendant le confinement, c’était très bien de pouvoir assurer ce lien avec eux malgré tout. Quand ils ont présenté leurs projets finaux le 10 juillet, j’étais tellement fier d’eux !
Et aujourd’hui, le format remote me permet de prendre encore d’avantages de liberté : on vient d'emménager au pied du Vercors, avec mon épouse, notre bébé Estelle (arrivée le 24 novembre 2020), et un super projet d'auto-construction de maison Bois Terre Paille.
Je peux bosser comme développeur à temps plein pour Bump (co-fondé par un autre alumni Anthony Lionnet), dans le monde passionnant des APIs, pour permettre au devs de ne plus rater à un seul changement sur leurs APIs... le tout en full remote depuis le tiers-lieu numérique de Saint-Marcellin!
A plus long-terme, j’espère mettre cette compétence en action au sein de ce nouveau territoire, sur des projets de circuits courts, résilients, adaptés aux défis colossaux auxquels notre génération doit faire face.
Un dernier mot pour les personnes qui se posent des question sur Le Wagon ?
Faire le Wagon, ce n’est pas un but en soit, c’est une étape sur ton chemin.
Une sacrée belle étape si tu t’en donnes les moyens, si tu es prêt à t’investir ... et surtout à continuer ensuite !
C’est toi qui trace ton chemin, le Wagon t’assure d’avoir une bonne monture, prends en soin.
Idem, j’essaie de voir le fait d’être développeur web comme un moyen, pas un but. Je continue aujourd’hui à travailler comme développeur sur plusieurs projets en freelance et il fallait pour cela que je pousse beaucoup plus loin les compétences de base acquises au Wagon.
Enfin, puisqu’il faut conclure : si tu as des questions sur le Wagon… Assiste au prochain au Demo Day ! Là encore, comme sur cette plage au bout du chemin de Compostelle, il pourrait y avoir écrit : ”This is not the end, it’s just a new beginning”.